Pringy (74)
Pratiquer le paysage plutôt que l’observer. La maison initiale est construite contre le paysage, s’en protégeant et le mettant à distance pour mieux le figer. Le jardin dans le “ravin” était nié, délaissé. En partie auto-construit, ce projet est une transformation continue de cette maison, à l’image de ses habitants.La première phase repose sur la contradiction de supprimer de la surface de plancher pour l’augmenter en amplifiant les jeux de parcours et de plans. L’ouverture du plancher entre le semi sous-sol et le niveau principal fait gagner un étage. Elle redéfinit une relation au vide intérieur en dialogue avec les différentes échelles de paysages, et au vide extérieur en projetant une terrasse en surplomb pour s’approprier le grand paysage.
L’arrivée de la dernière née appelle une seconde phase : celle du déhanchement, de l’extension greffée sur le coté pour ré-assoir la demeure dans son sol. Ce nouveau volume devient l’entrée et le coeur du logis, rendant le jardin encore plus accessible. La décentralisation des circulations verticales génère une succession d’espaces de transition propice à la redéfinition permanente des configurations spatiales de la famille.
La troisième phase restitue un garage devenu à nouveau indispensable, et prolonge la réhabilitation par l’inscription définitive de la greffe dans le corps originel.