Lyon (69)
L’urbanité mise en abîme. Concevoir deux maisons sur un tènement de 230 m2, enclos par des murs de 12 mètres de haut et plus. Le creux comme sujet, l’imbrication d’enveloppes comme stratégie. Une micro-urbanité confortable au coeur du de la métropole lyonnaise.Si le point de départ d’un projet architectural est souvent le “remplissage du vide”, ici il a fallu procéder autrement. Le théâtre initial du XIXème siècle était un espace entièrement clos. Seule la toiture était en contact avec l’air de la ville. Introduire l’extérieur et construire une intériorité, concevoir un métissage par l’hybridation d’enveloppes, travailler le mètre cube et non plus la surface. Les murs périphériques existants et l’étonnante charpente en araignée chapeautée d’une verrière sont conservés. Les deux maisons sont construites en bois, et ainsi suffisamment légères pour éviter de toucher aux fondations. Les nouveaux murs sont couverts d’une tôle ondulée en polycarbonate laiteux, leur conférant un statut ambigu. Les ouvertures sont calculées pour à la fois dynamiser le paysage endogène, trouver quelques profondeurs en s’accrochant aux toitures voisines fuyantes et éviter les vis à vis entre les deux maisons.
Les chambres, cours, séjours, terrasses, salles de bain sont autant de pièces aux qualités plastiques, d’ouverture, de luminosité, de protection exacerbées. Les continuités sont assurées par des superpositions d’espaces imbriqués les uns avec les autres. Elles sont plus abstraites, mémorielles, d’usages, paysagères que physiques.La démultiplication des usages possibles renforce l’appropriation par les habitants.